mercredi 6 août 2014

Pars, promène-toi

4 mois que je vadrouille depuis la France avec quelques péripéties et un aller-retour. 4 mois que je rencontre des gens dans les divers pays que j'ai traversés. 4 mois que je lis vos commentaires divers et avariés. 4 mois que je me régale à me promener tranquillement au gré des envies et des opportunités.

Ca fait un bien fou de déconnecter, pas seulement pour 3 ou 4 semaines de vacances mais d'avoir devant soi tout ce temps disponible, de le prendre pour soi sans contraintes, sans planification.
Et puis écrire ce blog était aussi enrichissant et me laissera une trace de voyage, tant ce que j'ai écrit que tous les commentaires que j'ai pu avoir. J'ai pris grand plaisir à le faire et grand plaisir à lire les réponses. Merci de m'avoir accompagné à votre rythme et selon votre temps. Cela m'a parfois été bien précieux.
Enfin étant dans le pays de la poésie je ne résiste pas à terminer par un texte de Saadi (XIIIe siècle) (je sais ça fait érudit mais j'aime bien.... faire érudit)


"Tant que tu resteras dans ta boutique ou ta maison, 
jamais tu ne deviendras un homme; 
pars, promène-toi dans le monde, 
avant ce jour ou tu quitteras le monde"




mardi 5 août 2014

Nous avons résisté 27 jours !



Bonjour je m'appelle Jean-Marc (l'assemblée répond : Bonjour Jean-Marc) ça fait 27 jours que je résiste, 27 jours que je n'ai bu aucune goutte d'alcool, ni dans les plats, ni à l'apéro, ni dans les gateaux, ni en mangeant. Et pourtant j'en ai rêvé. Mais comme je n'avais pas emporté d'eau de toilette il n'y avait rien de disponible. Et pourtant à certains moments j'en ai eu envie mais j'ai résisté... Enfin faut dire que j'avais pas vraiment le choix ici, si on excepte ce qu'il appellent bière qui est une boisson infâme sans alcool et très sucrée. Bien qu'il parait qu'on puisse en trouver sous le manteau.
Je suis sur la bonne voie de la désintoxication mais je ne suis pas sur de résister beaucoup plus longtemps en arrivant. Il y a fort à parier que demain en arrivant je ne me tape une bonne bière bien fraiche sur ma terrasse suivi d'un rosé bien frais au repas du soir.
A la réflexion ça fait bien 40 bonnes années que je n'avais pas passé autant de temps sans boire une goutte d'alcool. Un record qu'il sera difficile d'égaler de nouveau.

A la bonne vôtre !!

Foulard, mode, art et protection


A Tehran le foulard se porte mode, très coloré, en arrière sur le chignon découvrant les trois quarts de la chevelure; pour certaines femmes, la couverture des cheveux est vraiment symbolique. Plus que partour ailleurs dans le pays, seul le foulard est porté mais le tchador, noir la plupart du temps, reste encore très usité surtout par les femmes à partir de 40 ans sans toutefois couvrir le visage. Seul un pan est tenu dans la bouche par certaines, qui cache le menton et une partie de la bouche.

Mais nous avons découvert la véritable fonction du foulard : se protéger la tête des fientes de pigeon; telle est la mésaventure arrivée à Annie-Claude. Seul le foulard a été atteint par le vilain projectile.

Il y  a une certaine façon de porter le foulard suivant qu'il est imprimé ou uni. S'il est imprimé alors la partie imprimée doit se retrouver autour du cou, visible, mais pas sur la tête. De temps en temps il est noué autour du cou, si on n'a pas le temps de le modeler autour du visage. Le drapé peut être savamment étudié ou faussement désinvolte. Tous les effets sont permis et comme il existe toutes les tailles et formes de foulards, ça laisse libre court à l'imagination.

Demain soir nous quittons l'Iran et Tehran. Tehran est une ville à la circulation infernale, très bruyante, très polluée et très chaude en cette saison. Je regretterai son bazar si différent des autres, ses jardins avec les bassins et leur fraicheur, les palais des mille et une nuits, ses habitants prompts à engager la conversation.
Je ne regretterai pas les restaurants qui servent souvent les mêmes choses, les musées fermés sans raison apparente et sans explication, les traversées de rues périlleuses, les chauffeurs de taxi à la limite de la malhonnêteté.




dimanche 3 août 2014

Un fouills indescriptible



Oui je sais, c'est un peu idiot de mettre un titre pareil alors que l'on s'apprête justement à le décrire.
J'ai déjà parlé maintes fois des différents bazars que nous avons visités. Le plus vieux, le plus touristique, le plus utilitaire, le plus pittoresque, le plus grand.... Ils sont tous différents. Mais celui de Tehran est tout ça à la fois. En 4 heures de temps nous n'en avons parcouru qu'une toute petite partie au milieu d'une foule parfois très dense. On se croirait au cours des fêtes de Noël tellement il y a de monde qui se presse pour acheter.

Les rues sont larges au départ et se ramifient dans tous les sens, de plus en plus étroites, si bien qu'au bout de 10 minutes on est perdu. Des rues et des rues de marchands identiques : plusieurs centaines (si, si) de marchands de chaussures, les uns à coté des autres, et qui ont tous des marchandises différentes. Si tu ne trouves pas ici ce qui te convient alors ça n'existe pas. Il y a aussi tout ce qu'il faut pour alimenter ces magasins. Par exemple, un fabriquant de chaussures, un vendeur de semelles intérieures, un autre de semelles extérieures, un autre de sachets plastiques pour envelopper les affaires... etc.

Répétez à l'identique pour les tissus, les articles de cuisine, les foulards, les tapis, les vêtements... On trouve même des rouleaux de marques connues : Lacoste, D et G, diesel, versace, Adidas .... qui permet de faire le vêtement de la marque de son choix, tout ça en vente parfaitement libre. J'ai même vu un rouleau d'étiquettes made in Turkey.
Les magasins sont sur 2 étages et parfois au sous-sol. Des galeries s'ouvrent dans les rues principales sur d'autres échopes; en levant les yeux, on voit des rampes qui supportent des cartons de marchandises. De temps en temps sur le coté s'ouvre une petite cour un peu plus calme, ouverte sur l'extérieur avec un bassin au milieu, bien utile pour faire une petite pause.

Les grossistes sont installés au milieu des marchands de détail dans d'un foullis indescriptible. Il y a beaucoup, beaucoup d'affaires dans les magasins et la réserve est dehors dans des cartons.
Au mileu de ces marchands il y a aussi quelques vendeurs ambulants de nourriture, des charrettes à bras lourdement chargées qui foncent au milieu de la foule en criant pour annoncer leur passage, d'autres, vides, les suivent tout aussi rapidement, quelques échopes de nourriture à emporter ou à manger sur une des 2 minuscules tables des 4 m2 de surface.

Beaucoup de gens très âgés, ou très jeunes portent des colis très lourds. C'est tellement grand que l'on voit sans arrêt des gens demander leur chemin pour retrouver ce qu'ils cherchent.
De temps en temps une boutique un peu plus grande et fermée de portes, vend des articles un peu plus luxueux et sont recherchés par des femmes un peu mieux habillées.
Et quand on sort la même foule se presse aux abords du bazar ou les échopes ont débordé, la chaleur en plus.
Il y a beaucoup de choses à voir à Tehran, des palais somtueux, des jardins (800 parcs et jardins à Tehran) mais il ne faut pas passer à coté du bazar, une des principales attractions de la ville à mon avis.



samedi 2 août 2014

Qom c'est raté et un coup de gueule



Tentative ratée pour aller à Qom. Ce vendredi juste après le Ramadan (Ramazan en perse) est jour de fête. A Qom, ville très pieuse, la ville est emplie de pèlerins venus se recueillir tout exprès ici. Conséquence, tous les hotels sont complets et nous avons du poursuivre notre chemin jusqu'à Tehran ou nous passerons les derniers jours avant de rentrer mercredi.

Pour la première fois à Qom nous avons vu beaucoup de femmes dont le visage était voilé. Seuls les yeux étaient visibles et encore, à peine. Toutes les femmes, quasi sans exception portaient le tchador, et pas seulement le voile comme ailleurs. La ville n'a pas usurpé sa réputation de ville sainte. Tant pis ce sera pour une autre fois. De toute façon la visite des mosquées et autres lieux n'auraient pas été possible.
J'ai déjà parlé de l'amabilité des iraniens et de leur facilité à engager la conversation pour une minute ou pour un quart d'heure. C'est toujours vrai et donne l'impression que, étranger dans ce pays, on est le bienvenu. Les Français, particulièrement bénéficient d'un apriori favorable.

Paris et sa tour effel sont universellement connus de même que quelques joueurs de foot dont Zidane et Ben Zema en particulier.

Par contre, et maintenant au bout de presque 4 semaines, je peux l'affirmer, les chauffeurs de taxi sont des personnages peu recommandables qui abusent de la situation chaque fois qu'ils le peuvent. Bien sur, il y a quelques chauffeurs honnêtes mais nous avons eu maille à partir avec la moitié au moins d'entre eux.
Ici on négocie la course avant de partir et les prix pratiqués pour les touristes sont 2 à 3 fois ceux pratiqués pour les iraniens. Le problème c'est qu'une fois monté dans la voiture le prix est majoré de 20 à 50 % !!!
Ce qui donne lieu à des discussions parfois houleuses. C'est une impression très désagréable que celle de s'être fait couillonné. C'est arrivé trop souvent pour que ce soit juste un hasard et les prétextes avancés sont fallacieux : il avait mal compris ou nous devions aller, le prix annoncé était pour se rendre là mais pas là, tous les prétextes étaient bons pour soutirer un plus dans la course. Et ce matin encore pour une course annoncée à 50000 IRR (un prix courant pour une course de 4 km) le chauffeur réclamait 150000 IRR à l'arrivée, soit 3 fois son prix. C'est la première fois que c'était aussi important. Je ne les lui ai pas donnés mais comme je n'avais qu'un billet de 100000 je n'ai jamais pu récupéré la monnaie. Cela s'apparente à du vol même si la somme volée reste dérisoire.
Voilà un petit coup de gueule bien mérité. Comme quoi chez nous les chauffeurs de taxi sont réputés désagréables mais au moins le prix est clair.


PS : J'ai enfin résolu mon problème de téléchargement de photos. le diaporama est de nouveau fonctionnel et à jour des photos d'Iran. profitez-en bien.


jeudi 31 juillet 2014

Un oasis de fraicheur




Ce matin nous partons pour Abianey, village de 400 ans connu de tous les iraniens. Nous prenons un taxi qui nous fait parcourir les 80 km. C'est toujours le désert mais au lieu de l'erg habituel nous avons droit à des collines peu élevées mais toujours aussi arides. Aucune trace de village ou de nomades, le coin est inhabité.

Et puis tout à coup, après avoir grimpé une colline il y a une petite vallée verte. C'est arrivé brutalement et rien ne le laissait prévoir. Des arbres, des peupliers, des bouleaux, des herbes poussent le long une petite rivière. N'allez pas imaginer la Garonne, non un petit ru que l'on peut sauter à pieds joints mais qui a changé radicalement le paysage.

Nous arrivons à Abianey. Effectivement c'est très touristique. Beaucoup de familles iraniennes viennent passer la journée ici et apportent tout le nécessaire pour pique-niquer, enfin mieux, pour cuisiner. Réchauds à gaz, marmites, mini-barbecues, théière... tout ce il faut pour fabriquer un repas complet. Au début du village il y a 4 ou 5  tentes posées sur une dalle de ciment. Le village en lui même est traversé par 2 rivières, apportant fraicheur et verdure. Il y a des jardins potagers et fruitiers. Certains arbres sont très hauts et plantent directement leurs racines dans l'eau. Il y a de l'ombre partout et l'eau qui courre crée même un petit vent frais.

Les maisons sont faites de terre rouge avec un toit terrasse. Certaines portes sont joliment ouvragées. La mosquée s'orne d'un bassin sur le chemin du cours d'eau. La promenade est bien agréable et nous change de la ville ou la chaleur est étouffante, réverbérée par les murs y compris en soirée. Ici on respire mieux.
La population continue de s'habiller local. Des pantalons noirs très larges pour les hommes et pour les femmes des jupes qui s'arrêtent au dessous du genou, ce que je n'avais pas encore vu jusqu'ici. Le foulard traditionnel est blanc orné de roses.
Quelques magasins d'artisanat et de fruits secs se répartissent dans la grand rue. On peut voir sur les toits terrasses des sortes de paniers en osier plats ou sèchent les fruits.
En rentrant à Kashan, pour rester dans l'ambiance, nous décidons de faire un détour par le Fin Garden. C'est un jardin créé autour d'une source autour des années 1000. Des canaux distribuent l'eau dans tout le jardin, créant là aussi un courant d'eau bienvenu.
Quelques pavillons du 19e siècle, ornés de superbes peintures forment des carrefours entre les canaux. Là aussi beaucoup d'iraniens sont venus profiter de la fraicheur apportée par l'eau et les enfants barbotent tranquillement dans le canaux pendant que leurs parents pieds nus sont assis sur le bord, les pieds dans l'eau.
Demain nous irons à Qom réputée pour être LA ville chiite d'Iran, c'est même là que Khomeyni a enseigné. Il parait que c'est très stricte, nous verrons si nous prolongeons notre séjour.

mercredi 30 juillet 2014

J'aurais su....


Kashan est notre nouvelle destination. Nos prenons le bus VIP à Yazd qui va à Tehran et qui passe par Kashan. 400 km dans un bus confortable c'est 6 heures de route faciles.
Passé Ardistan nous sommes seulement à 60 km de Kashan ou nous arriverons dans un peu moins d'une heure. La première sortie de Kashan passe sans que le car s'arrête, il continue sur l'autoroute sans faire mine de ralentir pour prendre une sortie. Nous contournons Kashan par le sud et je vois arriver la dernière sortie sans que le bus ralentisse. Au moment ou il s'engage au péage je vais voir le chauffeur et lui rappelle que nous allons à Kashan. Il me répond qu'il n'y a pas de problème et s'arrête juste après le péage pour que nous puissions descendre !
Nous voilà avec nos valises au bord de l'autoroute ou défilent des voitures familiales chargées mais aucun taxi !!
Il y a une petite aire ou s'arrête les gens pour grignoter un peu et boire un coup. C'est l'Aïd aujourd'hui et donc férié et il y a beaucoup de circulation. 2 voitures se garent et aussitôt, devinant à notre mine déconfite que nous avons un problème, les 2 couples qui ne sont pas de Kashan nous demandent s'ils peuvent nous aider. Ils ne parlent pratiquement pas l'anglais aussi appellent-ils un ami qui parle mieux et je lui explique la situation. Il me donne également son numéro au cas ou je ne trouverai pas de solution. Pendant ce temps un des hommes est allé chercher de l'aide auprès d'un conducteur de vieux bus qui ne va pas à Kashan. Celui-ci nous prend en charge pendant que nos 2 voitures reprennent la route. Il appelle un taxi de Kashan qui est là 10 minutes plus tard pour nous amener dans un hôtel.
Au total, largués à un péage d'autoroute à quelques 10 km du centre ville, nous avons trouvé une solution en moins d'une demi-heure. Pas mal ! je ne suis pas sur du même résultat en France....

PS:  les posts se font plus rares car internet est toujours compliqué, lent et inexistant parfois. Il n'y a pas pléthore de cafés internet, en fait à part à Shiraz, je n'en ai pas revu d'ouvert depuis. Quant aux photos, quand j'arrive à les passer il faut 20 minutes pour introduire une seule photo dans le texte. J'attends de meilleures conditions pour en mettre.