Ce matin nous partons pour Abianey, village de 400 ans connu de tous les iraniens. Nous prenons un taxi qui nous fait parcourir les 80 km. C'est toujours le désert mais au lieu de l'erg habituel nous avons droit à des collines peu élevées mais toujours aussi arides. Aucune trace de village ou de nomades, le coin est inhabité.
Et puis tout à coup, après avoir grimpé une colline il y a une petite vallée verte. C'est arrivé brutalement et rien ne le laissait prévoir. Des arbres, des peupliers, des bouleaux, des herbes poussent le long une petite rivière. N'allez pas imaginer la Garonne, non un petit ru que l'on peut sauter à pieds joints mais qui a changé radicalement le paysage.
Nous arrivons à Abianey. Effectivement c'est très touristique. Beaucoup de familles iraniennes viennent passer la journée ici et apportent tout le nécessaire pour pique-niquer, enfin mieux, pour cuisiner. Réchauds à gaz, marmites, mini-barbecues, théière... tout ce il faut pour fabriquer un repas complet. Au début du village il y a 4 ou 5 tentes posées sur une dalle de ciment. Le village en lui même est traversé par 2 rivières, apportant fraicheur et verdure. Il y a des jardins potagers et fruitiers. Certains arbres sont très hauts et plantent directement leurs racines dans l'eau. Il y a de l'ombre partout et l'eau qui courre crée même un petit vent frais.
Les maisons sont faites de terre rouge avec un toit terrasse. Certaines portes sont joliment ouvragées. La mosquée s'orne d'un bassin sur le chemin du cours d'eau. La promenade est bien agréable et nous change de la ville ou la chaleur est étouffante, réverbérée par les murs y compris en soirée. Ici on respire mieux.
La population continue de s'habiller local. Des pantalons noirs très larges pour les hommes et pour les femmes des jupes qui s'arrêtent au dessous du genou, ce que je n'avais pas encore vu jusqu'ici. Le foulard traditionnel est blanc orné de roses.
Quelques magasins d'artisanat et de fruits secs se répartissent dans la grand rue. On peut voir sur les toits terrasses des sortes de paniers en osier plats ou sèchent les fruits.
En rentrant à Kashan, pour rester dans l'ambiance, nous décidons de faire un détour par le Fin Garden. C'est un jardin créé autour d'une source autour des années 1000. Des canaux distribuent l'eau dans tout le jardin, créant là aussi un courant d'eau bienvenu.
Quelques pavillons du 19e siècle, ornés de superbes peintures forment des carrefours entre les canaux. Là aussi beaucoup d'iraniens sont venus profiter de la fraicheur apportée par l'eau et les enfants barbotent tranquillement dans le canaux pendant que leurs parents pieds nus sont assis sur le bord, les pieds dans l'eau.
Demain nous irons à Qom réputée pour être LA ville chiite d'Iran, c'est même là que Khomeyni a enseigné. Il parait que c'est très stricte, nous verrons si nous prolongeons notre séjour.
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