mercredi 6 août 2014

Pars, promène-toi

4 mois que je vadrouille depuis la France avec quelques péripéties et un aller-retour. 4 mois que je rencontre des gens dans les divers pays que j'ai traversés. 4 mois que je lis vos commentaires divers et avariés. 4 mois que je me régale à me promener tranquillement au gré des envies et des opportunités.

Ca fait un bien fou de déconnecter, pas seulement pour 3 ou 4 semaines de vacances mais d'avoir devant soi tout ce temps disponible, de le prendre pour soi sans contraintes, sans planification.
Et puis écrire ce blog était aussi enrichissant et me laissera une trace de voyage, tant ce que j'ai écrit que tous les commentaires que j'ai pu avoir. J'ai pris grand plaisir à le faire et grand plaisir à lire les réponses. Merci de m'avoir accompagné à votre rythme et selon votre temps. Cela m'a parfois été bien précieux.
Enfin étant dans le pays de la poésie je ne résiste pas à terminer par un texte de Saadi (XIIIe siècle) (je sais ça fait érudit mais j'aime bien.... faire érudit)


"Tant que tu resteras dans ta boutique ou ta maison, 
jamais tu ne deviendras un homme; 
pars, promène-toi dans le monde, 
avant ce jour ou tu quitteras le monde"




mardi 5 août 2014

Nous avons résisté 27 jours !



Bonjour je m'appelle Jean-Marc (l'assemblée répond : Bonjour Jean-Marc) ça fait 27 jours que je résiste, 27 jours que je n'ai bu aucune goutte d'alcool, ni dans les plats, ni à l'apéro, ni dans les gateaux, ni en mangeant. Et pourtant j'en ai rêvé. Mais comme je n'avais pas emporté d'eau de toilette il n'y avait rien de disponible. Et pourtant à certains moments j'en ai eu envie mais j'ai résisté... Enfin faut dire que j'avais pas vraiment le choix ici, si on excepte ce qu'il appellent bière qui est une boisson infâme sans alcool et très sucrée. Bien qu'il parait qu'on puisse en trouver sous le manteau.
Je suis sur la bonne voie de la désintoxication mais je ne suis pas sur de résister beaucoup plus longtemps en arrivant. Il y a fort à parier que demain en arrivant je ne me tape une bonne bière bien fraiche sur ma terrasse suivi d'un rosé bien frais au repas du soir.
A la réflexion ça fait bien 40 bonnes années que je n'avais pas passé autant de temps sans boire une goutte d'alcool. Un record qu'il sera difficile d'égaler de nouveau.

A la bonne vôtre !!

Foulard, mode, art et protection


A Tehran le foulard se porte mode, très coloré, en arrière sur le chignon découvrant les trois quarts de la chevelure; pour certaines femmes, la couverture des cheveux est vraiment symbolique. Plus que partour ailleurs dans le pays, seul le foulard est porté mais le tchador, noir la plupart du temps, reste encore très usité surtout par les femmes à partir de 40 ans sans toutefois couvrir le visage. Seul un pan est tenu dans la bouche par certaines, qui cache le menton et une partie de la bouche.

Mais nous avons découvert la véritable fonction du foulard : se protéger la tête des fientes de pigeon; telle est la mésaventure arrivée à Annie-Claude. Seul le foulard a été atteint par le vilain projectile.

Il y  a une certaine façon de porter le foulard suivant qu'il est imprimé ou uni. S'il est imprimé alors la partie imprimée doit se retrouver autour du cou, visible, mais pas sur la tête. De temps en temps il est noué autour du cou, si on n'a pas le temps de le modeler autour du visage. Le drapé peut être savamment étudié ou faussement désinvolte. Tous les effets sont permis et comme il existe toutes les tailles et formes de foulards, ça laisse libre court à l'imagination.

Demain soir nous quittons l'Iran et Tehran. Tehran est une ville à la circulation infernale, très bruyante, très polluée et très chaude en cette saison. Je regretterai son bazar si différent des autres, ses jardins avec les bassins et leur fraicheur, les palais des mille et une nuits, ses habitants prompts à engager la conversation.
Je ne regretterai pas les restaurants qui servent souvent les mêmes choses, les musées fermés sans raison apparente et sans explication, les traversées de rues périlleuses, les chauffeurs de taxi à la limite de la malhonnêteté.




dimanche 3 août 2014

Un fouills indescriptible



Oui je sais, c'est un peu idiot de mettre un titre pareil alors que l'on s'apprête justement à le décrire.
J'ai déjà parlé maintes fois des différents bazars que nous avons visités. Le plus vieux, le plus touristique, le plus utilitaire, le plus pittoresque, le plus grand.... Ils sont tous différents. Mais celui de Tehran est tout ça à la fois. En 4 heures de temps nous n'en avons parcouru qu'une toute petite partie au milieu d'une foule parfois très dense. On se croirait au cours des fêtes de Noël tellement il y a de monde qui se presse pour acheter.

Les rues sont larges au départ et se ramifient dans tous les sens, de plus en plus étroites, si bien qu'au bout de 10 minutes on est perdu. Des rues et des rues de marchands identiques : plusieurs centaines (si, si) de marchands de chaussures, les uns à coté des autres, et qui ont tous des marchandises différentes. Si tu ne trouves pas ici ce qui te convient alors ça n'existe pas. Il y a aussi tout ce qu'il faut pour alimenter ces magasins. Par exemple, un fabriquant de chaussures, un vendeur de semelles intérieures, un autre de semelles extérieures, un autre de sachets plastiques pour envelopper les affaires... etc.

Répétez à l'identique pour les tissus, les articles de cuisine, les foulards, les tapis, les vêtements... On trouve même des rouleaux de marques connues : Lacoste, D et G, diesel, versace, Adidas .... qui permet de faire le vêtement de la marque de son choix, tout ça en vente parfaitement libre. J'ai même vu un rouleau d'étiquettes made in Turkey.
Les magasins sont sur 2 étages et parfois au sous-sol. Des galeries s'ouvrent dans les rues principales sur d'autres échopes; en levant les yeux, on voit des rampes qui supportent des cartons de marchandises. De temps en temps sur le coté s'ouvre une petite cour un peu plus calme, ouverte sur l'extérieur avec un bassin au milieu, bien utile pour faire une petite pause.

Les grossistes sont installés au milieu des marchands de détail dans d'un foullis indescriptible. Il y a beaucoup, beaucoup d'affaires dans les magasins et la réserve est dehors dans des cartons.
Au mileu de ces marchands il y a aussi quelques vendeurs ambulants de nourriture, des charrettes à bras lourdement chargées qui foncent au milieu de la foule en criant pour annoncer leur passage, d'autres, vides, les suivent tout aussi rapidement, quelques échopes de nourriture à emporter ou à manger sur une des 2 minuscules tables des 4 m2 de surface.

Beaucoup de gens très âgés, ou très jeunes portent des colis très lourds. C'est tellement grand que l'on voit sans arrêt des gens demander leur chemin pour retrouver ce qu'ils cherchent.
De temps en temps une boutique un peu plus grande et fermée de portes, vend des articles un peu plus luxueux et sont recherchés par des femmes un peu mieux habillées.
Et quand on sort la même foule se presse aux abords du bazar ou les échopes ont débordé, la chaleur en plus.
Il y a beaucoup de choses à voir à Tehran, des palais somtueux, des jardins (800 parcs et jardins à Tehran) mais il ne faut pas passer à coté du bazar, une des principales attractions de la ville à mon avis.



samedi 2 août 2014

Qom c'est raté et un coup de gueule



Tentative ratée pour aller à Qom. Ce vendredi juste après le Ramadan (Ramazan en perse) est jour de fête. A Qom, ville très pieuse, la ville est emplie de pèlerins venus se recueillir tout exprès ici. Conséquence, tous les hotels sont complets et nous avons du poursuivre notre chemin jusqu'à Tehran ou nous passerons les derniers jours avant de rentrer mercredi.

Pour la première fois à Qom nous avons vu beaucoup de femmes dont le visage était voilé. Seuls les yeux étaient visibles et encore, à peine. Toutes les femmes, quasi sans exception portaient le tchador, et pas seulement le voile comme ailleurs. La ville n'a pas usurpé sa réputation de ville sainte. Tant pis ce sera pour une autre fois. De toute façon la visite des mosquées et autres lieux n'auraient pas été possible.
J'ai déjà parlé de l'amabilité des iraniens et de leur facilité à engager la conversation pour une minute ou pour un quart d'heure. C'est toujours vrai et donne l'impression que, étranger dans ce pays, on est le bienvenu. Les Français, particulièrement bénéficient d'un apriori favorable.

Paris et sa tour effel sont universellement connus de même que quelques joueurs de foot dont Zidane et Ben Zema en particulier.

Par contre, et maintenant au bout de presque 4 semaines, je peux l'affirmer, les chauffeurs de taxi sont des personnages peu recommandables qui abusent de la situation chaque fois qu'ils le peuvent. Bien sur, il y a quelques chauffeurs honnêtes mais nous avons eu maille à partir avec la moitié au moins d'entre eux.
Ici on négocie la course avant de partir et les prix pratiqués pour les touristes sont 2 à 3 fois ceux pratiqués pour les iraniens. Le problème c'est qu'une fois monté dans la voiture le prix est majoré de 20 à 50 % !!!
Ce qui donne lieu à des discussions parfois houleuses. C'est une impression très désagréable que celle de s'être fait couillonné. C'est arrivé trop souvent pour que ce soit juste un hasard et les prétextes avancés sont fallacieux : il avait mal compris ou nous devions aller, le prix annoncé était pour se rendre là mais pas là, tous les prétextes étaient bons pour soutirer un plus dans la course. Et ce matin encore pour une course annoncée à 50000 IRR (un prix courant pour une course de 4 km) le chauffeur réclamait 150000 IRR à l'arrivée, soit 3 fois son prix. C'est la première fois que c'était aussi important. Je ne les lui ai pas donnés mais comme je n'avais qu'un billet de 100000 je n'ai jamais pu récupéré la monnaie. Cela s'apparente à du vol même si la somme volée reste dérisoire.
Voilà un petit coup de gueule bien mérité. Comme quoi chez nous les chauffeurs de taxi sont réputés désagréables mais au moins le prix est clair.


PS : J'ai enfin résolu mon problème de téléchargement de photos. le diaporama est de nouveau fonctionnel et à jour des photos d'Iran. profitez-en bien.


jeudi 31 juillet 2014

Un oasis de fraicheur




Ce matin nous partons pour Abianey, village de 400 ans connu de tous les iraniens. Nous prenons un taxi qui nous fait parcourir les 80 km. C'est toujours le désert mais au lieu de l'erg habituel nous avons droit à des collines peu élevées mais toujours aussi arides. Aucune trace de village ou de nomades, le coin est inhabité.

Et puis tout à coup, après avoir grimpé une colline il y a une petite vallée verte. C'est arrivé brutalement et rien ne le laissait prévoir. Des arbres, des peupliers, des bouleaux, des herbes poussent le long une petite rivière. N'allez pas imaginer la Garonne, non un petit ru que l'on peut sauter à pieds joints mais qui a changé radicalement le paysage.

Nous arrivons à Abianey. Effectivement c'est très touristique. Beaucoup de familles iraniennes viennent passer la journée ici et apportent tout le nécessaire pour pique-niquer, enfin mieux, pour cuisiner. Réchauds à gaz, marmites, mini-barbecues, théière... tout ce il faut pour fabriquer un repas complet. Au début du village il y a 4 ou 5  tentes posées sur une dalle de ciment. Le village en lui même est traversé par 2 rivières, apportant fraicheur et verdure. Il y a des jardins potagers et fruitiers. Certains arbres sont très hauts et plantent directement leurs racines dans l'eau. Il y a de l'ombre partout et l'eau qui courre crée même un petit vent frais.

Les maisons sont faites de terre rouge avec un toit terrasse. Certaines portes sont joliment ouvragées. La mosquée s'orne d'un bassin sur le chemin du cours d'eau. La promenade est bien agréable et nous change de la ville ou la chaleur est étouffante, réverbérée par les murs y compris en soirée. Ici on respire mieux.
La population continue de s'habiller local. Des pantalons noirs très larges pour les hommes et pour les femmes des jupes qui s'arrêtent au dessous du genou, ce que je n'avais pas encore vu jusqu'ici. Le foulard traditionnel est blanc orné de roses.
Quelques magasins d'artisanat et de fruits secs se répartissent dans la grand rue. On peut voir sur les toits terrasses des sortes de paniers en osier plats ou sèchent les fruits.
En rentrant à Kashan, pour rester dans l'ambiance, nous décidons de faire un détour par le Fin Garden. C'est un jardin créé autour d'une source autour des années 1000. Des canaux distribuent l'eau dans tout le jardin, créant là aussi un courant d'eau bienvenu.
Quelques pavillons du 19e siècle, ornés de superbes peintures forment des carrefours entre les canaux. Là aussi beaucoup d'iraniens sont venus profiter de la fraicheur apportée par l'eau et les enfants barbotent tranquillement dans le canaux pendant que leurs parents pieds nus sont assis sur le bord, les pieds dans l'eau.
Demain nous irons à Qom réputée pour être LA ville chiite d'Iran, c'est même là que Khomeyni a enseigné. Il parait que c'est très stricte, nous verrons si nous prolongeons notre séjour.

mercredi 30 juillet 2014

J'aurais su....


Kashan est notre nouvelle destination. Nos prenons le bus VIP à Yazd qui va à Tehran et qui passe par Kashan. 400 km dans un bus confortable c'est 6 heures de route faciles.
Passé Ardistan nous sommes seulement à 60 km de Kashan ou nous arriverons dans un peu moins d'une heure. La première sortie de Kashan passe sans que le car s'arrête, il continue sur l'autoroute sans faire mine de ralentir pour prendre une sortie. Nous contournons Kashan par le sud et je vois arriver la dernière sortie sans que le bus ralentisse. Au moment ou il s'engage au péage je vais voir le chauffeur et lui rappelle que nous allons à Kashan. Il me répond qu'il n'y a pas de problème et s'arrête juste après le péage pour que nous puissions descendre !
Nous voilà avec nos valises au bord de l'autoroute ou défilent des voitures familiales chargées mais aucun taxi !!
Il y a une petite aire ou s'arrête les gens pour grignoter un peu et boire un coup. C'est l'Aïd aujourd'hui et donc férié et il y a beaucoup de circulation. 2 voitures se garent et aussitôt, devinant à notre mine déconfite que nous avons un problème, les 2 couples qui ne sont pas de Kashan nous demandent s'ils peuvent nous aider. Ils ne parlent pratiquement pas l'anglais aussi appellent-ils un ami qui parle mieux et je lui explique la situation. Il me donne également son numéro au cas ou je ne trouverai pas de solution. Pendant ce temps un des hommes est allé chercher de l'aide auprès d'un conducteur de vieux bus qui ne va pas à Kashan. Celui-ci nous prend en charge pendant que nos 2 voitures reprennent la route. Il appelle un taxi de Kashan qui est là 10 minutes plus tard pour nous amener dans un hôtel.
Au total, largués à un péage d'autoroute à quelques 10 km du centre ville, nous avons trouvé une solution en moins d'une demi-heure. Pas mal ! je ne suis pas sur du même résultat en France....

PS:  les posts se font plus rares car internet est toujours compliqué, lent et inexistant parfois. Il n'y a pas pléthore de cafés internet, en fait à part à Shiraz, je n'en ai pas revu d'ouvert depuis. Quant aux photos, quand j'arrive à les passer il faut 20 minutes pour introduire une seule photo dans le texte. J'attends de meilleures conditions pour en mettre.

lundi 28 juillet 2014

Une bonne pensée, une bonne parole, une bonne action


C'est imprégné de la pensée zoroastrienne que j'écris ces quelques mots. Ce matin visite du temple de Zoroastre encore actif. Il existe à Yazd une petite communauté de croyants qui viennent se recueillir dans ce temple. C'est un culte du feu et ce feu brulerait depuis l'an 470 sans jamais avoir été éteint.
Aujourd'hui c'est la fin du Ramadan et beaucoup de gens s'affairent dans les rues pour acheter des gâteaux, des friandises et de quoi faire la fête ce soir.
Le vendeur de pattes de chèvres a sorti sa bassine dans laquelle il y a bien une trentaine de pattes. A quoi servent-elles ? Je l'ignore.

Nous continuons de visiter Yazd ou il fait de plus en plus chaud. Nous sommes obligés de rester au frais de 13h à 18 h. Dommage car il y a aussi plein de choses à voir et nous n'avons pas exploré ce dédale de rues.
Vivement demain ou nous retrouverons une température plus clémente de 40 ° seulement (sic !) à Kashan.


dimanche 27 juillet 2014

Alerte canicule



Parti d'Esfahan sous un soleil radieux, nous voilà en bus vers Yazd. Sur la route plus de nomades dans cette partie centrale de l'Iran et pendant plus de 200 km plus de cultures non plus, seulement des hauts plateaux très secs bordés au loin par des montagnes toujours aussi arides.

A 60 km de Yazd les cultures réapparaissent, vergers, et plantations maraîchères. Les fruits que nous avons mangés ici sont délicieux. Les pêches, les brugnons, les cerises et les prunes ont beaucoup de goût mais ils bénéficient de beaucoup de soleil et de peu de pluie. D'ailleurs le saviez-vous, la pêche est un fruit qui a été importé d'Iran. Nous avons croisé de nombreux villages en ruine tous de terre crue.
A la descente du bus à Yazd ils est déjà 19 h mais la température est encore très haute, beaucoup plus qu'à Esfahan, il fait encore 38° et dans la journée le thermomètre grimpe allègrement à 47° à l'ombre produisant une sensation d'air épais et chaud difficile à respirer. Et quand on passe au soleil c'est une véritable brulure sur la peau, aussi, au sens propre, nous rasons les murs.

La ville de Yazd et en particulier la partie ancienne est entièrement construite de murs de pisé, les maisons ont une enceinte de 3 ou 4 m à l'intérieur de laquelle les pièces sont organisées autour d'une cour avec un bassin au centre. Les murs sont chaulés et les décors alternent avec la terre crue en jouant des contrastes. Quelques hôtels ont brillamment restauré ces vieilles maisons et laissent les touristes les visiter très gentiment.
C'est un véritable dédale de petites ruelles larges d'à peine 3 m avec des tournants et des culs de sac qui font de cette partie de la ville un labyrinthe où il est difficile de se repérer. Les rues sont parfois couvertes sur quelques dizaines de mètres et ces tunnels, éclairés de place en place par un trou dans le toit, procurent une "fraicheur" bienvenue.


Notre propre hôtel a lui-même 400 ans et est organisé de la même manière mais la restauration a été beaucoup moins fignolée. L'ensemble est tout de même original.
Une autre particularité de Yazd ce sont les tours du vent, de véritables sentinelles dressées au dessus des toits. Ces constructions de 10 à 37 m de haut, par différence de température, créent un courant air rafraichissant les maisons. Ce n'est pas aussi puissant que la clim mais c'est bien plus joli. Et toujours des mosquées joliment décorées de céramiques notamment une des plus vieilles construite en 710.

Yazd est vraiment une ville différente avec son artisanat spécifique (tissus et tapis) et son architecture basse de maisons en terre dont la couleur est harmonisée avec les paysages alentour. Il y fait tellement chaud que nous n'y restons que 2 jours préférant aller dans une région plus fraiche ou les températures ne dépasseront pas 41° seulement.







vendredi 25 juillet 2014

C'est pas l'heure !



Ce soir, veille de vendredi, nous décidons d'aller dans le grand restaurant d'Esfahan réputé pour son cadre. Pas sur que demain cela soit ouvert. Nous y arrivons à 20h00. La salle est à moitié pleine, une grande salle au premier et dernier étage d'un petit immeuble sans prétention. On nous laisse choisir notre table et on nous apporte aussitot l'eau, le pain et la carte.

Nous commandons et pratiquement aussitôt arrive notre salade spéciale. Et là le serveur nous demande d'attendre... le jeune du Ramadan n'est pas encore fini. Nous voyons le restaurant se remplir et les tables se charger en aliments mais personne ne mange. Au fur et à mesure que le temps passe, nous voyons s'installer beaucoup de gens si bien qu'au bout d'un moment la salle est pleine, il n'y a plus aucune place de disponible et toujours rien.
Bizarre de voir tous ces gens attablés, du coca ou du lait sur la table ou encore leur fameuse bière sans alcool aux fruits (beurk !), du pain et la salade ou la soupe qui attend et qui ne mangent ni ne boivent. Les gens parlent pendant que les futurs clients s'entassent à l'entrée du restaurant, réservant auprès du maitre d'hôtel leur table; apparemment ce lieu est couru des habitants. Il existe depuis 1967, le décor est très kitch avec peintures aux murs, décors aux miroirs et autres vitraux. Il y a même une serre vers le fond de la salle.
ou est charlie ?


Tout le monde respecte l'interdit et même si nous avons soif, nous faisons de même. A 20h30 précises sans qu'aucun signal n'ait retenti, la vie normale d'un restaurant reprend et tout le monde mange. Comme si l'arrêt sur image avait pris fin.
Notre plat arrive : du poulet qui baigne dans une sauce brune  contenant de la cacahuète mais qui a vraisemblablement trop cuit car il y a un arrière goût de brulé et un plat de riz blanc comme dab. Mais il faut dire que le riz ici est excellent, très bien cuit, servi avec un peu de safran sur le dessus et du beurre. Lorsque les Iraniens ont terminé leur repas, ils ne s'attardent pas et demandent une boite pour emporter ce qui reste, c'est une pratique courante ici que nous avons vue dans tous les restaurants grands ou petits. Une autre pratique surprenante pour nous c'est que tous les retaurants, quelque soit leur taille ou leur réputation font de la vente à emporter et vous voyez les serveurs préparer des boites en polystyrène ou remplir de marmites que les gens viennent ensuite chercher.

Notre plat terminé et nous décidons de partir pour aller voir le vieux pont de nuit. A la sortie la queue s'est étendue jusqu'en bas de l'escalier; ils vont se régaler !
Nous prenons les berges du fleuve, enfin ce qui doit être un fleuve en hiver car à présent il n'y a pas une goutte d'eau sur toute la largeur d'au moins 100 m. Mais il fait relativement frais car nous marchons au coeur d'un jardin promenade aménagé sur plus de 7 km de part et d'autre de la rivière. Des fleurs, des arbres, beaucoup d'arbres bien verts, des allées et parfois des fontaines et des bassins, tout cela constitue un ensemble agréable et beaucoup d'Iraniens viennent pique-niquer là le soir, apportant thermos pour le thé, barbecue pour les kebabs, ou encore marmites contenant des plats dont l'odeur nous parvient en marchant. Certains jouent aux cartes, au backgammon, ou encore au ballon, l'ambiance est familiale et détendue.

Nous arrivons au pont bien éclairé. Ce pont qui a plus de mille ans est interdit aux voitures, au milieu,  une sorte d'excroissance a été décorée de peintures du plus bel effet sous l'éclairage  nocturne. Nous le traversons et pour revenir nous passons par le bas entre les piles du pont car nous avons entendu de la musique. Il y a là une vingtaine de jeunes qui chantent à capella profitant de l'acoustique du pont et nous passons là un moment à écouter ces chansons dont la mélodie est fort belle même si nous n'y comprenons goutte.
Nous reprenons le chemin de l'hôtel à 3 km de là. Il faut toujours faire très attention pour traverser car si il y a moins de circulation, les voitures roulent beaucoup plus vite sous l'oeil parfaitement indifférent des policiers placés aux carrefours.
Une bien belle promenade nocturne.



mercredi 23 juillet 2014

Zurkhaneh, Palestine, artisanat



Zurkhaneh (prononcez Zourané avec la rota espagnole) : hier soir nous sommes allés avec un "nouvel ami" voir ce "sport". c'était un vieux monsieur de près de 80 ans qui nous y a amenés. C'était dans un vieux quartier du nord d'Esfahan, une petite salle dans laquelle il y a une fosse de 4 m de diamètre environ. 7 personnes se préparent puis entrent dans la fosse, ils sont en polo et bermuda spécial. Un guide se tient sur une estrade habillé lui aussi pour l'occasiond'un gilet sans manche et d'une sorte de kilt. Il tient sur ses genoux un tambour et il a devant lui 3 cloches. A l'aide du tambour et des cloches il chante des vers épiques de chevalerie et l'assemblée lui répond.

Les hommes dans la fosse font divers exercices de culturisme avec des arcs en fer de 10 kg, des masses à jongler de 5 à 10 kg et des sortes de mini-bancs qui leur servent à faire des pompes. Tout cela est très ritualisé avec le plus vieux au centre puis le plus jeune. Cela normalement finit par une lutte que nous n'avons pas vue. Il s'agit d'un très vieux sport qui permettait aux Iraniens de s'entretenir en vue des combats pour repousser les arabes notamment. Il existe des salles dans toutes les villes du pays. C'était totalement méconnu pour nous et intéressant. Bien sur notre ami nous a réclamé un paiement pour accéder à la salle et pour avoir servi de guide.

L'artisanat d'Esfahan est multiple et merveilleux. Beaucoup de choses très fines produites par les artisans. Les plus connus sont évidemment les tapis dont Esfahan est fer de lance. Tous différents les uns des autres en fonction des matières, de la provenance, ou du mode de fabrication, c'est un régal pour les yeux. Les miniatures, spécialité d'Esfahan qui remonte à plusieurs siècles. il y a beaucoup de miniaturistes avec des qualités de travail variable mais certaines miniatures sont véritablement superbes et méritent d'être regardées à la loupe pour en apprécier toute la finesse.


Les tissus imprimés sont également une spécialité de la ville, avec des décors très denses ou un peu moins mais en tous cas très sympathiques. ils les utilisent de façon courante y compris sur les étals pour poser toutes sortes de marchandises y compris des légumes. Il fabriquent aussi des poteries au bleu d'Esfahan qui n'est autre que le lapis lazuli, également très fines. Un véritable régal pour les yeux que de déambuler et de regarder tous ces objets.
Plu surprenant est la propagande pour la Palestine, contre Israel et les Etats-Unis. On connaissait l'animosité qui anime le gouvernement Iranien à ce sujet dans ses interventions internationales.

Mais il a monté une véritable propagande dont il rabâche les oreilles à longueur de journée. Par exemple les journaux télévisés sont constitués à 80 % de cette actualité avec images chocs des destructions israéliennes et des blessés ou des morts palestiniens, surmontés de chants appelant à la résistance palestinienne. Dans la rue de grandes affiches gouvernementales appellent à la mort d'Israel et des Etats-Unis. Tout cela est un peu surprenant pour nous habitués à des gouvernements plus softs et moins engagés. J'imagine mal à contrario des affiches gouvernementales demandant l'anéantissement de l'Iran !



mardi 22 juillet 2014

Bazar à tous les étages



Après le bazar le plus vieux du monde (Tehran) nous sommes allés nous promener dans le bazar le plus grand du monde, celui d'Esfahan. Une partie utilitaire et une partie artisanat; une partie des artisans continue d'ailleurs de fabriquer sur place des tapis, des tissus ou des miniatures. grâce à notre ami nerooz nous avons pu voir des parties cachées du bazar et notamment l'endroit où on rase les tapis et où on les lave avant de les mettre en vente. Nous avons également vu des peintres de céramiques avec un décor de mosquée en train de se faire. Ainsi que la fabrication des bleus avec de la poudre de lapis lazuli. Apres ça, difficile de résister à acheter une ou 2 bricoles à ramener chez nous.        
   
         
Hier soir alors que la température peine encore à descendre nous avons pu discuter assez longuement avec un jeune marchand de tapis désireux de pratiquer un peu son français autour d'un thé. Désabusé, pas très heureux de sa vie en Iran, il nous a dressé en 1 heure un tableau peu reluisant de la vie quotidienne et des difficultés des iraniens. Education, santé, couverture sociale, son tour des problèmes ne laisse aucune lueur d'espoir à court ou moyen terme.

Selon son opinion, le pouvoir politique des mollahs est très solide et ne tolèrera aucune ouverture. Il a parlé sans crainte de tous ces sujets mais sans espoir réel de changement non plus. Il semble que chaque fois que nous avons l'occasion de parler avec des Iraniens un peu plus longtemps que les présentations d'usage, ils se plaignent spontanément de la

politique menée chez eux et du manque de liberté qui commence à leur peser. Mais à aucun moment ils n'expriment le fait que tout ça pourrait exploser, non, ils décrivent plutôt une situation de fait qu'ils déplorent mais pour laquelle aucune solution n'existe.


dimanche 20 juillet 2014

Bus et police




La vie c'est un peu compliqué en Iran. jeudi quand nous sommes allés à l'agence de voyage pour acheter des billets de train, nous évitant ainsi d'aller a la gare située loin à l'extérieur de Shiraz, la dame nous a conseillé de prendre le bus VIP, moins cher et plus rapide. Puis quand je lui ai réclamé 2 billets pour samedi elle m'a expliqué qu'elle ne pouvait pas faire de réservation car le jeudi c'était "week-end". Il fallait revenir.
Nous revenons donc samedi mais tout est fermé car.... c'est un jour férié !!


Le rideau est à moitié baissé et il y a un homme qui travaille tout seul à l'intérieur de l'agence. Je pousse la porte et je lui demande ce qui se passe ; c'est lui qui m'explique qu'aujourd'hui tout est fermé car c'est un jour férié et que peut-être en allant directement à la gare routière nous pourrions avoir un billet pour Esfahan. Nous voila partis pour la gare routière avec un taxi "sauvage", très courant ici et nettement moins cher que les taxis officiels. Effectivement la gare routière est ouverte et nous obtenons un billet pour l'après-midi même à 15h.


Ce que l'on ne nous avait pas dit mais on ne nous dit pas tout, c'est qu'il fallait être là à 15h. Normal me direz-vous, nous arrivons donc en avance pour être sûr de trouver le bus mais pas de chauffeur. Il arrive à 15h05, ouvre le bus, et nous invite à monter, il y a à peine 3 voyageurs. Ils arrivent petit à petit et le bus à moitié plein part effectivement à 16h.
Il y a 450 km pour aller à Esfahan par une autoroute tout du long. Nous roulons bien et nous aurions pu être arrivés en 4 ou 5 heures mais il nous aura fallu 7 heures car nous avons eu 6 contrôles de police tout au long du parcours. Tantôt pour vérifier les papiers du véhicule, une autre fois pour vérifier les bagages, une autre fois pour faire tamponner un document ou bien pour entrer et inspecter de visu les passagers et le bus. Et pourtant nous avions choisi une grande compagnie de bus avec des bus en bon état et propres. En fait ils arrêtent tout le monde à ces contrôles fixes ou des ralentisseurs et des voies séparées pour les bus, les camions et les voitures vous obligent à vous arrêter. Et tout le monde est contrôlé, les camions sont débâchés, les portes des containers sont ouverts etc... On fouille, on contrôle, on regarde.

Que cherchent-ils ? nous ne le saurons pas et quand je dis au chauffeur lors un arrêt qu'il y a beaucoup de contrôles de police il hausse les épaules en me disant c'est ça l'Iran.
Les paysages traversés sont toujours aussi arides et montagneux avec des taches de verdure de ci de la, signe d'une agriculture présente. On voit aussi de nombreux groupes de nomades avec tentes et chèvres ou moutons. Ils disposent parfois d'une voiture plateau, parfois ce sont de simples ânes. Les animaux broutent les chaumes le plus souvent, parfois au bord même de l'autoroute.
Enfin nous arrivons à Esfahan et après être passés déposer nos affaires a l'hôtel nous nous mettons en quête d'un peu de nourriture. A quelques centaines de mètres, sur les indications de l'hôtelier nous tombons sur la fameuse place royale (maydan-e-Shah). Et nous restons littéralement bouche bée. Pour ceux qui connaissent la place du capitole à Toulouse, oubliez ! cette place est au moins 3 fois plus grande, ceinturée par des bâtiments tout autour et occupée par un jardin et des bassins. tout simplement grandiose !


c'est la nuit, il est près de 23 h et il y a des centaines de personnes venues pique-niquer en famille pour casser le ramadan. C'est très familial et très bon enfant et nous sommes interpelés à plusieurs reprises pour de simples bonjours ou davantage.
je sens que nous allons nous plaire aussi à Esfahan.