jeudi 31 juillet 2014

Un oasis de fraicheur




Ce matin nous partons pour Abianey, village de 400 ans connu de tous les iraniens. Nous prenons un taxi qui nous fait parcourir les 80 km. C'est toujours le désert mais au lieu de l'erg habituel nous avons droit à des collines peu élevées mais toujours aussi arides. Aucune trace de village ou de nomades, le coin est inhabité.

Et puis tout à coup, après avoir grimpé une colline il y a une petite vallée verte. C'est arrivé brutalement et rien ne le laissait prévoir. Des arbres, des peupliers, des bouleaux, des herbes poussent le long une petite rivière. N'allez pas imaginer la Garonne, non un petit ru que l'on peut sauter à pieds joints mais qui a changé radicalement le paysage.

Nous arrivons à Abianey. Effectivement c'est très touristique. Beaucoup de familles iraniennes viennent passer la journée ici et apportent tout le nécessaire pour pique-niquer, enfin mieux, pour cuisiner. Réchauds à gaz, marmites, mini-barbecues, théière... tout ce il faut pour fabriquer un repas complet. Au début du village il y a 4 ou 5  tentes posées sur une dalle de ciment. Le village en lui même est traversé par 2 rivières, apportant fraicheur et verdure. Il y a des jardins potagers et fruitiers. Certains arbres sont très hauts et plantent directement leurs racines dans l'eau. Il y a de l'ombre partout et l'eau qui courre crée même un petit vent frais.

Les maisons sont faites de terre rouge avec un toit terrasse. Certaines portes sont joliment ouvragées. La mosquée s'orne d'un bassin sur le chemin du cours d'eau. La promenade est bien agréable et nous change de la ville ou la chaleur est étouffante, réverbérée par les murs y compris en soirée. Ici on respire mieux.
La population continue de s'habiller local. Des pantalons noirs très larges pour les hommes et pour les femmes des jupes qui s'arrêtent au dessous du genou, ce que je n'avais pas encore vu jusqu'ici. Le foulard traditionnel est blanc orné de roses.
Quelques magasins d'artisanat et de fruits secs se répartissent dans la grand rue. On peut voir sur les toits terrasses des sortes de paniers en osier plats ou sèchent les fruits.
En rentrant à Kashan, pour rester dans l'ambiance, nous décidons de faire un détour par le Fin Garden. C'est un jardin créé autour d'une source autour des années 1000. Des canaux distribuent l'eau dans tout le jardin, créant là aussi un courant d'eau bienvenu.
Quelques pavillons du 19e siècle, ornés de superbes peintures forment des carrefours entre les canaux. Là aussi beaucoup d'iraniens sont venus profiter de la fraicheur apportée par l'eau et les enfants barbotent tranquillement dans le canaux pendant que leurs parents pieds nus sont assis sur le bord, les pieds dans l'eau.
Demain nous irons à Qom réputée pour être LA ville chiite d'Iran, c'est même là que Khomeyni a enseigné. Il parait que c'est très stricte, nous verrons si nous prolongeons notre séjour.

mercredi 30 juillet 2014

J'aurais su....


Kashan est notre nouvelle destination. Nos prenons le bus VIP à Yazd qui va à Tehran et qui passe par Kashan. 400 km dans un bus confortable c'est 6 heures de route faciles.
Passé Ardistan nous sommes seulement à 60 km de Kashan ou nous arriverons dans un peu moins d'une heure. La première sortie de Kashan passe sans que le car s'arrête, il continue sur l'autoroute sans faire mine de ralentir pour prendre une sortie. Nous contournons Kashan par le sud et je vois arriver la dernière sortie sans que le bus ralentisse. Au moment ou il s'engage au péage je vais voir le chauffeur et lui rappelle que nous allons à Kashan. Il me répond qu'il n'y a pas de problème et s'arrête juste après le péage pour que nous puissions descendre !
Nous voilà avec nos valises au bord de l'autoroute ou défilent des voitures familiales chargées mais aucun taxi !!
Il y a une petite aire ou s'arrête les gens pour grignoter un peu et boire un coup. C'est l'Aïd aujourd'hui et donc férié et il y a beaucoup de circulation. 2 voitures se garent et aussitôt, devinant à notre mine déconfite que nous avons un problème, les 2 couples qui ne sont pas de Kashan nous demandent s'ils peuvent nous aider. Ils ne parlent pratiquement pas l'anglais aussi appellent-ils un ami qui parle mieux et je lui explique la situation. Il me donne également son numéro au cas ou je ne trouverai pas de solution. Pendant ce temps un des hommes est allé chercher de l'aide auprès d'un conducteur de vieux bus qui ne va pas à Kashan. Celui-ci nous prend en charge pendant que nos 2 voitures reprennent la route. Il appelle un taxi de Kashan qui est là 10 minutes plus tard pour nous amener dans un hôtel.
Au total, largués à un péage d'autoroute à quelques 10 km du centre ville, nous avons trouvé une solution en moins d'une demi-heure. Pas mal ! je ne suis pas sur du même résultat en France....

PS:  les posts se font plus rares car internet est toujours compliqué, lent et inexistant parfois. Il n'y a pas pléthore de cafés internet, en fait à part à Shiraz, je n'en ai pas revu d'ouvert depuis. Quant aux photos, quand j'arrive à les passer il faut 20 minutes pour introduire une seule photo dans le texte. J'attends de meilleures conditions pour en mettre.

lundi 28 juillet 2014

Une bonne pensée, une bonne parole, une bonne action


C'est imprégné de la pensée zoroastrienne que j'écris ces quelques mots. Ce matin visite du temple de Zoroastre encore actif. Il existe à Yazd une petite communauté de croyants qui viennent se recueillir dans ce temple. C'est un culte du feu et ce feu brulerait depuis l'an 470 sans jamais avoir été éteint.
Aujourd'hui c'est la fin du Ramadan et beaucoup de gens s'affairent dans les rues pour acheter des gâteaux, des friandises et de quoi faire la fête ce soir.
Le vendeur de pattes de chèvres a sorti sa bassine dans laquelle il y a bien une trentaine de pattes. A quoi servent-elles ? Je l'ignore.

Nous continuons de visiter Yazd ou il fait de plus en plus chaud. Nous sommes obligés de rester au frais de 13h à 18 h. Dommage car il y a aussi plein de choses à voir et nous n'avons pas exploré ce dédale de rues.
Vivement demain ou nous retrouverons une température plus clémente de 40 ° seulement (sic !) à Kashan.


dimanche 27 juillet 2014

Alerte canicule



Parti d'Esfahan sous un soleil radieux, nous voilà en bus vers Yazd. Sur la route plus de nomades dans cette partie centrale de l'Iran et pendant plus de 200 km plus de cultures non plus, seulement des hauts plateaux très secs bordés au loin par des montagnes toujours aussi arides.

A 60 km de Yazd les cultures réapparaissent, vergers, et plantations maraîchères. Les fruits que nous avons mangés ici sont délicieux. Les pêches, les brugnons, les cerises et les prunes ont beaucoup de goût mais ils bénéficient de beaucoup de soleil et de peu de pluie. D'ailleurs le saviez-vous, la pêche est un fruit qui a été importé d'Iran. Nous avons croisé de nombreux villages en ruine tous de terre crue.
A la descente du bus à Yazd ils est déjà 19 h mais la température est encore très haute, beaucoup plus qu'à Esfahan, il fait encore 38° et dans la journée le thermomètre grimpe allègrement à 47° à l'ombre produisant une sensation d'air épais et chaud difficile à respirer. Et quand on passe au soleil c'est une véritable brulure sur la peau, aussi, au sens propre, nous rasons les murs.

La ville de Yazd et en particulier la partie ancienne est entièrement construite de murs de pisé, les maisons ont une enceinte de 3 ou 4 m à l'intérieur de laquelle les pièces sont organisées autour d'une cour avec un bassin au centre. Les murs sont chaulés et les décors alternent avec la terre crue en jouant des contrastes. Quelques hôtels ont brillamment restauré ces vieilles maisons et laissent les touristes les visiter très gentiment.
C'est un véritable dédale de petites ruelles larges d'à peine 3 m avec des tournants et des culs de sac qui font de cette partie de la ville un labyrinthe où il est difficile de se repérer. Les rues sont parfois couvertes sur quelques dizaines de mètres et ces tunnels, éclairés de place en place par un trou dans le toit, procurent une "fraicheur" bienvenue.


Notre propre hôtel a lui-même 400 ans et est organisé de la même manière mais la restauration a été beaucoup moins fignolée. L'ensemble est tout de même original.
Une autre particularité de Yazd ce sont les tours du vent, de véritables sentinelles dressées au dessus des toits. Ces constructions de 10 à 37 m de haut, par différence de température, créent un courant air rafraichissant les maisons. Ce n'est pas aussi puissant que la clim mais c'est bien plus joli. Et toujours des mosquées joliment décorées de céramiques notamment une des plus vieilles construite en 710.

Yazd est vraiment une ville différente avec son artisanat spécifique (tissus et tapis) et son architecture basse de maisons en terre dont la couleur est harmonisée avec les paysages alentour. Il y fait tellement chaud que nous n'y restons que 2 jours préférant aller dans une région plus fraiche ou les températures ne dépasseront pas 41° seulement.







vendredi 25 juillet 2014

C'est pas l'heure !



Ce soir, veille de vendredi, nous décidons d'aller dans le grand restaurant d'Esfahan réputé pour son cadre. Pas sur que demain cela soit ouvert. Nous y arrivons à 20h00. La salle est à moitié pleine, une grande salle au premier et dernier étage d'un petit immeuble sans prétention. On nous laisse choisir notre table et on nous apporte aussitot l'eau, le pain et la carte.

Nous commandons et pratiquement aussitôt arrive notre salade spéciale. Et là le serveur nous demande d'attendre... le jeune du Ramadan n'est pas encore fini. Nous voyons le restaurant se remplir et les tables se charger en aliments mais personne ne mange. Au fur et à mesure que le temps passe, nous voyons s'installer beaucoup de gens si bien qu'au bout d'un moment la salle est pleine, il n'y a plus aucune place de disponible et toujours rien.
Bizarre de voir tous ces gens attablés, du coca ou du lait sur la table ou encore leur fameuse bière sans alcool aux fruits (beurk !), du pain et la salade ou la soupe qui attend et qui ne mangent ni ne boivent. Les gens parlent pendant que les futurs clients s'entassent à l'entrée du restaurant, réservant auprès du maitre d'hôtel leur table; apparemment ce lieu est couru des habitants. Il existe depuis 1967, le décor est très kitch avec peintures aux murs, décors aux miroirs et autres vitraux. Il y a même une serre vers le fond de la salle.
ou est charlie ?


Tout le monde respecte l'interdit et même si nous avons soif, nous faisons de même. A 20h30 précises sans qu'aucun signal n'ait retenti, la vie normale d'un restaurant reprend et tout le monde mange. Comme si l'arrêt sur image avait pris fin.
Notre plat arrive : du poulet qui baigne dans une sauce brune  contenant de la cacahuète mais qui a vraisemblablement trop cuit car il y a un arrière goût de brulé et un plat de riz blanc comme dab. Mais il faut dire que le riz ici est excellent, très bien cuit, servi avec un peu de safran sur le dessus et du beurre. Lorsque les Iraniens ont terminé leur repas, ils ne s'attardent pas et demandent une boite pour emporter ce qui reste, c'est une pratique courante ici que nous avons vue dans tous les restaurants grands ou petits. Une autre pratique surprenante pour nous c'est que tous les retaurants, quelque soit leur taille ou leur réputation font de la vente à emporter et vous voyez les serveurs préparer des boites en polystyrène ou remplir de marmites que les gens viennent ensuite chercher.

Notre plat terminé et nous décidons de partir pour aller voir le vieux pont de nuit. A la sortie la queue s'est étendue jusqu'en bas de l'escalier; ils vont se régaler !
Nous prenons les berges du fleuve, enfin ce qui doit être un fleuve en hiver car à présent il n'y a pas une goutte d'eau sur toute la largeur d'au moins 100 m. Mais il fait relativement frais car nous marchons au coeur d'un jardin promenade aménagé sur plus de 7 km de part et d'autre de la rivière. Des fleurs, des arbres, beaucoup d'arbres bien verts, des allées et parfois des fontaines et des bassins, tout cela constitue un ensemble agréable et beaucoup d'Iraniens viennent pique-niquer là le soir, apportant thermos pour le thé, barbecue pour les kebabs, ou encore marmites contenant des plats dont l'odeur nous parvient en marchant. Certains jouent aux cartes, au backgammon, ou encore au ballon, l'ambiance est familiale et détendue.

Nous arrivons au pont bien éclairé. Ce pont qui a plus de mille ans est interdit aux voitures, au milieu,  une sorte d'excroissance a été décorée de peintures du plus bel effet sous l'éclairage  nocturne. Nous le traversons et pour revenir nous passons par le bas entre les piles du pont car nous avons entendu de la musique. Il y a là une vingtaine de jeunes qui chantent à capella profitant de l'acoustique du pont et nous passons là un moment à écouter ces chansons dont la mélodie est fort belle même si nous n'y comprenons goutte.
Nous reprenons le chemin de l'hôtel à 3 km de là. Il faut toujours faire très attention pour traverser car si il y a moins de circulation, les voitures roulent beaucoup plus vite sous l'oeil parfaitement indifférent des policiers placés aux carrefours.
Une bien belle promenade nocturne.



mercredi 23 juillet 2014

Zurkhaneh, Palestine, artisanat



Zurkhaneh (prononcez Zourané avec la rota espagnole) : hier soir nous sommes allés avec un "nouvel ami" voir ce "sport". c'était un vieux monsieur de près de 80 ans qui nous y a amenés. C'était dans un vieux quartier du nord d'Esfahan, une petite salle dans laquelle il y a une fosse de 4 m de diamètre environ. 7 personnes se préparent puis entrent dans la fosse, ils sont en polo et bermuda spécial. Un guide se tient sur une estrade habillé lui aussi pour l'occasiond'un gilet sans manche et d'une sorte de kilt. Il tient sur ses genoux un tambour et il a devant lui 3 cloches. A l'aide du tambour et des cloches il chante des vers épiques de chevalerie et l'assemblée lui répond.

Les hommes dans la fosse font divers exercices de culturisme avec des arcs en fer de 10 kg, des masses à jongler de 5 à 10 kg et des sortes de mini-bancs qui leur servent à faire des pompes. Tout cela est très ritualisé avec le plus vieux au centre puis le plus jeune. Cela normalement finit par une lutte que nous n'avons pas vue. Il s'agit d'un très vieux sport qui permettait aux Iraniens de s'entretenir en vue des combats pour repousser les arabes notamment. Il existe des salles dans toutes les villes du pays. C'était totalement méconnu pour nous et intéressant. Bien sur notre ami nous a réclamé un paiement pour accéder à la salle et pour avoir servi de guide.

L'artisanat d'Esfahan est multiple et merveilleux. Beaucoup de choses très fines produites par les artisans. Les plus connus sont évidemment les tapis dont Esfahan est fer de lance. Tous différents les uns des autres en fonction des matières, de la provenance, ou du mode de fabrication, c'est un régal pour les yeux. Les miniatures, spécialité d'Esfahan qui remonte à plusieurs siècles. il y a beaucoup de miniaturistes avec des qualités de travail variable mais certaines miniatures sont véritablement superbes et méritent d'être regardées à la loupe pour en apprécier toute la finesse.


Les tissus imprimés sont également une spécialité de la ville, avec des décors très denses ou un peu moins mais en tous cas très sympathiques. ils les utilisent de façon courante y compris sur les étals pour poser toutes sortes de marchandises y compris des légumes. Il fabriquent aussi des poteries au bleu d'Esfahan qui n'est autre que le lapis lazuli, également très fines. Un véritable régal pour les yeux que de déambuler et de regarder tous ces objets.
Plu surprenant est la propagande pour la Palestine, contre Israel et les Etats-Unis. On connaissait l'animosité qui anime le gouvernement Iranien à ce sujet dans ses interventions internationales.

Mais il a monté une véritable propagande dont il rabâche les oreilles à longueur de journée. Par exemple les journaux télévisés sont constitués à 80 % de cette actualité avec images chocs des destructions israéliennes et des blessés ou des morts palestiniens, surmontés de chants appelant à la résistance palestinienne. Dans la rue de grandes affiches gouvernementales appellent à la mort d'Israel et des Etats-Unis. Tout cela est un peu surprenant pour nous habitués à des gouvernements plus softs et moins engagés. J'imagine mal à contrario des affiches gouvernementales demandant l'anéantissement de l'Iran !



mardi 22 juillet 2014

Bazar à tous les étages



Après le bazar le plus vieux du monde (Tehran) nous sommes allés nous promener dans le bazar le plus grand du monde, celui d'Esfahan. Une partie utilitaire et une partie artisanat; une partie des artisans continue d'ailleurs de fabriquer sur place des tapis, des tissus ou des miniatures. grâce à notre ami nerooz nous avons pu voir des parties cachées du bazar et notamment l'endroit où on rase les tapis et où on les lave avant de les mettre en vente. Nous avons également vu des peintres de céramiques avec un décor de mosquée en train de se faire. Ainsi que la fabrication des bleus avec de la poudre de lapis lazuli. Apres ça, difficile de résister à acheter une ou 2 bricoles à ramener chez nous.        
   
         
Hier soir alors que la température peine encore à descendre nous avons pu discuter assez longuement avec un jeune marchand de tapis désireux de pratiquer un peu son français autour d'un thé. Désabusé, pas très heureux de sa vie en Iran, il nous a dressé en 1 heure un tableau peu reluisant de la vie quotidienne et des difficultés des iraniens. Education, santé, couverture sociale, son tour des problèmes ne laisse aucune lueur d'espoir à court ou moyen terme.

Selon son opinion, le pouvoir politique des mollahs est très solide et ne tolèrera aucune ouverture. Il a parlé sans crainte de tous ces sujets mais sans espoir réel de changement non plus. Il semble que chaque fois que nous avons l'occasion de parler avec des Iraniens un peu plus longtemps que les présentations d'usage, ils se plaignent spontanément de la

politique menée chez eux et du manque de liberté qui commence à leur peser. Mais à aucun moment ils n'expriment le fait que tout ça pourrait exploser, non, ils décrivent plutôt une situation de fait qu'ils déplorent mais pour laquelle aucune solution n'existe.


dimanche 20 juillet 2014

Bus et police




La vie c'est un peu compliqué en Iran. jeudi quand nous sommes allés à l'agence de voyage pour acheter des billets de train, nous évitant ainsi d'aller a la gare située loin à l'extérieur de Shiraz, la dame nous a conseillé de prendre le bus VIP, moins cher et plus rapide. Puis quand je lui ai réclamé 2 billets pour samedi elle m'a expliqué qu'elle ne pouvait pas faire de réservation car le jeudi c'était "week-end". Il fallait revenir.
Nous revenons donc samedi mais tout est fermé car.... c'est un jour férié !!


Le rideau est à moitié baissé et il y a un homme qui travaille tout seul à l'intérieur de l'agence. Je pousse la porte et je lui demande ce qui se passe ; c'est lui qui m'explique qu'aujourd'hui tout est fermé car c'est un jour férié et que peut-être en allant directement à la gare routière nous pourrions avoir un billet pour Esfahan. Nous voila partis pour la gare routière avec un taxi "sauvage", très courant ici et nettement moins cher que les taxis officiels. Effectivement la gare routière est ouverte et nous obtenons un billet pour l'après-midi même à 15h.


Ce que l'on ne nous avait pas dit mais on ne nous dit pas tout, c'est qu'il fallait être là à 15h. Normal me direz-vous, nous arrivons donc en avance pour être sûr de trouver le bus mais pas de chauffeur. Il arrive à 15h05, ouvre le bus, et nous invite à monter, il y a à peine 3 voyageurs. Ils arrivent petit à petit et le bus à moitié plein part effectivement à 16h.
Il y a 450 km pour aller à Esfahan par une autoroute tout du long. Nous roulons bien et nous aurions pu être arrivés en 4 ou 5 heures mais il nous aura fallu 7 heures car nous avons eu 6 contrôles de police tout au long du parcours. Tantôt pour vérifier les papiers du véhicule, une autre fois pour vérifier les bagages, une autre fois pour faire tamponner un document ou bien pour entrer et inspecter de visu les passagers et le bus. Et pourtant nous avions choisi une grande compagnie de bus avec des bus en bon état et propres. En fait ils arrêtent tout le monde à ces contrôles fixes ou des ralentisseurs et des voies séparées pour les bus, les camions et les voitures vous obligent à vous arrêter. Et tout le monde est contrôlé, les camions sont débâchés, les portes des containers sont ouverts etc... On fouille, on contrôle, on regarde.

Que cherchent-ils ? nous ne le saurons pas et quand je dis au chauffeur lors un arrêt qu'il y a beaucoup de contrôles de police il hausse les épaules en me disant c'est ça l'Iran.
Les paysages traversés sont toujours aussi arides et montagneux avec des taches de verdure de ci de la, signe d'une agriculture présente. On voit aussi de nombreux groupes de nomades avec tentes et chèvres ou moutons. Ils disposent parfois d'une voiture plateau, parfois ce sont de simples ânes. Les animaux broutent les chaumes le plus souvent, parfois au bord même de l'autoroute.
Enfin nous arrivons à Esfahan et après être passés déposer nos affaires a l'hôtel nous nous mettons en quête d'un peu de nourriture. A quelques centaines de mètres, sur les indications de l'hôtelier nous tombons sur la fameuse place royale (maydan-e-Shah). Et nous restons littéralement bouche bée. Pour ceux qui connaissent la place du capitole à Toulouse, oubliez ! cette place est au moins 3 fois plus grande, ceinturée par des bâtiments tout autour et occupée par un jardin et des bassins. tout simplement grandiose !


c'est la nuit, il est près de 23 h et il y a des centaines de personnes venues pique-niquer en famille pour casser le ramadan. C'est très familial et très bon enfant et nous sommes interpelés à plusieurs reprises pour de simples bonjours ou davantage.
je sens que nous allons nous plaire aussi à Esfahan.


samedi 19 juillet 2014

Perses et polis





Aujourd'hui petite promenade à l'extérieur de Shiraz en direction de Persepolis. Nous sommes partis à 7h pour profiter de la "fraîcheur" et arriver dès l'ouverture à 8h. C'est l'occasion de voir en dehors de la ville et de confirmer l'impression déjà eue dans le train.
Si les montagnes sont très arides, par contre il y a beaucoup de cultures autour de Shiraz et notamment de grands champs de tomates qui poussent à même le sol.
Persepolis est un site perse majeur en Iran. On y trouve des monuments aussi monumentaux qu'en Grèce mais l'architecture en est différente ainsi que les pierres utilisées. Ici point de marbre mais la pierre brune qui constitue le sol aux alentours. Et surtout beaucoup de bas reliefs qui représentent les nations du monde (une sorte de Nations Unies avant l'heure) mais aussi des scènes de combat ou des animaux mythiques (griffon, licorne...). Ces bas-reliefs sont de toute beauté, finement ciselés avec des personnages qui se ressemblent mais tous différents.
Les ruines laissent imaginer un site grandiose avec de grandes tentures tendues entre 2 colonnes.
Beaucoup de pierres sont au sol mais apparemment ils sont en train de remonter ce qu'ils peuvent. On en a profité pour se faire une petite révision d'histoire : les Perses, Alexandre le grand, les Assenides....bref on est imbattables.        

Très très peu de monde sur le site. Certes il était tôt mais vaut mieux venir à cette heure là qu'à 15h !
Plusieurs Iraniens croisés ont entamé la conversation et un d'entre eux a absolument voulu nous prendre en photo devant la grande porte. Toujours la même sollicitude envers les étrangers.
Ils la poussent même jusqu'à refuser d'être payé, du moins une fois, puis acceptent presqu'à contrecœur votre argent. Enfin du moins c'est l'impression qu'ils donnent et au début cela surprend. J'ai souvent eu envie d'accepter leur offre de ne pas payer juste pour voir mais je n'ai pas osé.
Je suppose qu'ils auraient rattrapé le coup.
C'est aujourd'hui vendredi et comme la semaine dernière à Tehran tout est fermé. Nous en profiterons pour nous reposer cet après-midi, ayant beaucoup visité les jours derniers. Malheureusement vous ne pourrez pas voir toutes les photos car dans certains sites les photos sont interdites et après fouille, l'appareil doit être consigné à l'extérieur. C'est pas cool ici !
De gros problèmes de connection internet à l'hôtel depuis 2 jours m'ont empêché de poster. C'est chose faite.



jeudi 17 juillet 2014

Inch'Allah !




Tous les jours nous risquons notre vie... à chaque traversée de rue, et nous en traversons des rues, nous ne savons pas si nous arriverons de l'autre côté et dans quel état...
Imaginez pour certains les Champs Elysées, pour d'autres l'avenue Jean-Jaurès ou encore le boulevard Gambetta à traverser au milieu d'un flot nourri de voitures...
Inch'Allah !
-se poster en bordure de voie
-repérer visuellement un vide et un trajet virtuel dans ce gigantesque pouce-pouce (et non pousse-pousse comme écrit JM)
-c'est parti... et une voie, un arrêt pour le 2 roues qui se glisse lui aussi entre les voitures, à la deuxième;... yes nous voilà au milieu, plus que 2 surtout ne pas reculer avant de se relancer, ni perdre son foulard... maintenant... vite, il y a une possibilité,la, stop, ouh lala, elle klaxonne (ce qui veut dire : je ne m'arrêterai pas...) encore une voie et nous y sommes.


Ouf, pour cette fois-ci c'est encore bon, nous sommes  sains et saufs, un coup de redressage de foulard, (et heureusement je ne porte pas le tchador pour me prendre les pieds dans le tapis...) nous pouvons continuer.
Nous avons aussi une autre technique en réserve...
Repérer une iranienne et se calquer sur sa dextérité.
Encordés l'un à l'autre, répétant en boucle "on fait comme la dame, on fait comme la dame..." Ritournelle qui nous vaut son regard amusé et un grand sourire que nous lui rendons bien volontiers.
ou bien profiter d'un bus qui fait demi-tour sur la 4 voies (et oui) mais alors là, facile et surtout ne pas oublier de regarder des deux côtés même dans une rue en sens unique...
se posent à nous 2 questions :






comment traversent les handicapés que l'on voit en fauteuil roulant ,
et les personnes âgées ? (autre version de Soleil vert ?)











mardi 15 juillet 2014

Shiraz à l'eau de rose


Hier soir nous nous sommes faits porter sur les conseils de la réceptionniste dans le "meilleur restaurant de la ville" situé au nord à proximité des 3 grands hôtels internationaux.
En fait il y a 5 restaurants (un par étage) selon que vous souhaitez manger international, local, en buffet, en fast food ou en grillades. Nous décidons de manger iranien et nous descendons au sous-sol. Le décor,très design, est tout blanc, il y a des sortes de plateformes sur lesquelles après avoir enlevé ses chaussures on s'installe en tailleur, enfin pour moi jambes repliées car en tailleur je ne peux pas ! Peu après notre arrivée le resto est plein. Il semble très prisé des habitants de Shiraz qui sont venus manger entre amis ou en famille parfois à des tablées de 8 a 10 personnes.
Dès l'arrivée de l'eau fraîche est apportée, accompagnée de petits cannelés et de dattes et un verre de bienvenue. C'est transparent, c'est chaud et ça a le goût de la rose. C'est curieux car c'est un goût dont nous n'avons pas l'habitude. mais ce n'est pas mauvais.
Nous commandons chacun un plat différent pour goûter. Annie-Claude prend du poisson qui arrive dans une assiette en métal. Il est présenté en morceaux dans une purée noire d'aubergines cuites au vinaigre et accompagné d'une large portion de riz, piments cornichons, olives. C'est très bon et très différent des goûts que nous connaissons.
Quant à moi j'ai commandé un ragoût en pot et j'ai vu arriver un pot en terre brûlant ainsi qu'un bol métallique et un pilon ! Après m'avoir laissé marner un moment un serveur est venu me montrer ce qu'il fallait faire. Tout d'abord verser la sauce du pot dans le bol puis malaxer et écraser ce qui restait dans le pot à l'aide du pilon le mouton, les pois chiches, les tomates en une purée assez épaisse. Puis en mettre une cuillerée dans un morceau de pain plat avec une feuille de citronnelle et une goutte de citron vert. Très bon, très fin et à la fin du plat vous n'avez plus faim (ha ha). Mais je n'aurai jamais trouvé quoi faire sans le serveur. Il faut se rappeler qu'ici il n'y a pas de couteaux à table et que toutes les viandes et poissons sont découpés en morceaux ou broyés.
Ne voulant pas m'arrêter là, j'ai pris un dessert au hasard dont le nom me plaisait. Il faut dire qu'il y avait seulement quelques desserts possibles dont la glace et notamment la spécialité locale de glace à la carotte et la coupe de fruits.
Mon dessert était une pâte d'amande très souple, en tous cas beaucoup moins sèche que chez nous, parfumée elle aussi, à l'eau de rose et saupoudrée de pistaches.
Très bon dessert que je n'ai pas regretté.
Une autre fois j'essaierai leurs boissons chaudes parfumées qui promettent des saveurs nouvelles.

Le monde est corps, la Perse en est le cœur (Nezami)

Le bazaar de Shiraz est tout aussi extraordinaire que celui de Tehran. Il s'étend sur plusieurs centaines de mètres dans un ancien caravane sérail. De l'utilitaire mais aussi de l'artisanat en particulier des tissus imprimés d'Isfahan de toute beauté mais aussi des tapis, du cuir, de la faïence finement décorée. C'est tellement grand que l'on s'y perd, d'ailleurs nous nous sommes perdus. Nous avons été obligés de demander la sortie à 2 femmes ravies de nous renseigner. Comme à Tehran les vendeurs sont courtois, jamais insistants, ils se proposent de vous déballer leurs affaires et si vous n'achetez pas ils vous remercient de votre visite et vous souhaitent un bon séjour en Iran et à Shiraz. Cet accueil discret mais chaleureux est présent partout et met en confiance les visiteurs. Parfois même dans la rue, ainsi ce matin un vieux monsieur en vélo (ils sont rares, pas les vieux messieurs, les vélos) s'est arrêté pour tailler la bavette et nous demander si nous voulions manger ou si nous avions besoin d'un taxi.
Nous avons toujours quelques problèmes pour savoir si les prix sont en Tomans ou en Rials mais petit à petit nous y parvenons. Quand c'est vraiment trop bas c'est en Tomans. Mais il y a vraiment une gymnastique à faire. Heureusement maintenant que nous savons lire les chiffres c'est un peu plus facile et les commerçants sont ravis que nous sachions lire leurs chiffres.
 Avant d'entrer dans le bazaar nous avons visité la mosquée Vakil. Des mosaïques en bleu et rose, les couleurs de Shiraz, une cour plombée par le soleil mais des arcades qui permettent de rester à l'ombre que l'on apprécie beaucoup ici. Les décors sont toujours un ravissement pour les yeux. Le seul hic c'est que les femmes doivent porter un tchador prêté à l'entrée. AC a un peu transpiré avec son tchador par dessus sa tunique à manches longues, son pantalon, son foulard. Mais il fallait en passer par là pour pouvoir entrer. Par contre aucun problème pour faire les photos.
Heureusement pour visiter la forteresse de Karim Khan (prononcez Karim ran (avec le rota espagnol)) on peut entrer sans conditions particulières et profiter du jardin et des bassins. Des citronniers florissants, pleins de fruits, qui donnent à ce jardin un ton très vert entrecoupe des roses et rouges des fleurs. Les quelques salles visitables nous montrent des plafonds ornés de peintures en partie rongées par le temps mais qui laissent deviner la splendeur de ces demeures.
Vers 13h30 retour à l'hôtel car les températures avoisinent les 40° à l'ombre.


lundi 14 juillet 2014

Shiraz la ville du syrah


Shiraz est une ville verte, étonnant avec ce désert qui l'entoure. Des arbres, des fleurs, qui contrastent avec les hauteurs désertiques que l'on aperçoit au loin. Shiraz est la ville dont est issue le fameux cépage syrah mais qui n'est plus cultivé ici du fait de l'islam.
La réceptionniste de l'hôtel nous a concocté spontanément un programme de notre séjour... que nous n'avons pas suivi, enfin pas tout à fait. Première sortie vers le dolgoshan  garden et la tombe de Saadi. Ce n'est pas loin de l'hôtel nous avait expliqué sur un plan sans échelle la dame de l'accueil. Aussi nous débutons notre promenade à pied mais après un petit kilomètre une voiture s'arrête avec un jeune à bord. Il a insisté pour nous emmener, nous montons et faisons 5 bons kilomètres en voiture ! Il faudra se méfier des distances données par les iraniens.  

C'est une des spécialités de cette ville, les jardins sont très nombreux, soit ouverts soit clôturés, avec des fontaines et des bassins et de nombreux arbres. Même en pleine chaleur cela apporte un peu de fraîcheur (relative, il fait 40°).
Les arbres sont bien verts car arrosés. On y retouve des érables, des limiers plein de fruits, des tilleuls, c'est varié. Au bout du jardin une ancienne maison sert de musée. Je prends les tickets. Je me mélange un peu les pinceaux avec les rials, les tomans (1 toman = 10 rials) et des billets pratiquement tous semblables qu'il faut lire à 2 fois le nombre de zéros pour ne pas se tromper. Quand on voit un prix je ne sais pas si c'est en tomans ou en rials pourtant ça a l'air évident pour eux. Je suppose qu'avec l'habitude je saurai. Mais ils sont indulgents et me montrent en général le bon billet.

Le guide a lu tout Alexandre Dumas et me demande si je connais. Au premier étage un artisan fabrique des bijoux mais pour l'heure, a pris son luth et a entamé une complainte. Des objets anciens sont exposés mais nous regardons plus la décoration des pièces et surtout les magnifiques tissus sur lesquels certains objets sont posés.
Sorti du jardin nous allons un peu plus loin voir le mausolée de Abou Mohammad Sharaf-O-Ddin Mosleheben-e Abdulla (reprenez votre respiration) mieux connu sous le nom de Saadi, grand poète Iranien du VIe siècle. Des mosaïques avec le bleu persan, des arabesques, nous avons là un aperçu de l'art oriental que nous allons retrouver ailleurs notamment dans Shiraz. C'est tout simplement superbe et dans un écrin de verdure qui le met en valeur. On n'en finirait pas de suivre les circonvolutions des arabesques, de regarder les détails des dessins de la mosaïque de s'extasier sur le mariage des couleurs.

Petite pause à l'ombre avant de retourner en taxi à l'hôtel ou la clim nous apporte la fraîcheur. Même Annie-Claude, anti-clim l'apprécie au point de baisser elle-même la température. Nous repartons en quête de nourriture, alimentaire cette fois. Et là il faut expliquer ce que j'avais déjà noté à Tehran mais que j'avais mis sur le compte de notre méconnaissance de la ville. Il y a très très peu de restaurants et encore moins de cafés. A proximité de notre hotel se trouve le boulevard Zand, grand boulevard commerçant de la ville avec beaucoup de circulation, beaucoup de piétons aussi et des magasins au coude à coude. On y trouve sur les 2 bords à peine une dizaine de kebab et de fast food et aucun restaurant ou bar ou café. C'est étonnant et il va falloir que je me fasse expliquer ça plus en détail. En tous cas aucune terrasse de gens attablés pour manger ou boire.

dimanche 13 juillet 2014

Business class train


19h00 nous arrivons à la gare pour prendre le train de Shiraz un peu en avance, pressentant que les choses peuvent être compliquées ici.
Avant de rentrer sur les quais il faut montrer le billet à un guichet ou 2 femmes à l'air sévère contrôlent également l'identité. Évidemment comme nous sommes étrangers elle observe le passeport et nous refoule. Il faut aller au poste de police de la gare faire valider notre billet. On a le temps, pas de problème. Le policier jette un vague coup d'œil sur la validité du visa et rajoute au stylo un grigri et signe. Repassage au guichet cette fois-ci elle ne regarde pas le passeport et appose un tampon sur le billet. Nous passons sur le quai ou un contrôleur ... vérifie le billet qui vient juste d'être tamponné et nous autorise à monter dans le train. Ouf ça y est nous devrions partir. Nous serons encore contrôlés une demie heure après le départ. On ne risque pas de voyager sans payer ou de se tromper de train, on nous a demandé au moins 3 fois ou nous nous rendions.
Nous trouvons nos 2 places réservées dans un compartiment de 4.  

Il est occupé également par un autre couple d'une quarantaine d'années. Le wagon est très défraîchi mais tout est fait pour donner bonne impression; il ressemble à nos wagons des années 70 avec tout de même 2 écrans vidéo pour regarder le film Iranien qui passera bientôt, une tablette entre les sièges sur laquelle est mis à disposition thé et "petit beurre" (en français dans le texte). Un peu plus tard on nous apporte une boîte pour le petit déjeuner ? Qui contient de nouveau des petit beurre une sorte de brioche et un jus d'orange. Il y a aussi la possibilité de se faire apporter un repas mais nous préférons partager ce que nous avons avec ce qu'a le couple : tomates, concombres, chips, brioches et fruits dont de délicieuses dattes fraîches que nous avons achetées le matin même au marché. Elles sont fondantes, presque juteuses, un vrai régal pratiquement impossible à trouver en France.
Vers 22h le stewart nous apporte des draps pour les couchettes.
Ali parle très peu l'anglais et sa femme pas du tout mais nous parvenons tout de même à échanger. Eux aussi nous expliquent que l'Iran n'est pas une démocratie. Décidément pour l'instant les Iraniens rencontrés ne paraissent pas favorables à leur gouvernement. Ils sont profs tous les 2 à l'université et partent au mois d'août pour 3 ans en Italie. Des gens ouverts et sympathiques qui nous ont même aidés à l'arrivée pour trouver un taxi.  

Peu après notre départ la nuit est tombée et nous ne faisons qu'apercevoir le paysage. Nous le verrons mieux demain puisque nous arrivons à 11h.
Le matin pendant plusieurs heures nous traversons un désert de roches avec quelques touffes d'herbes jaunies ça et là. De temps à autre une petite plage de verdure avec quelques arbres et quelques champs cultivés mais dans l'ensemble c'est plutôt des plaines arides et des montagnes sans une once de verdure au loin. De la roche nue exclusivement.
Puis peu avant Shiraz les cultures de blé et surtout de riz alternent avec des vergers. Le paysage au delà des cultures est toujours aussi sec mais les cultures adoucissent un peu cette dureté. De la poussière de sable flotte dans l'air et forme comme une brume au loin. Elle s'infiltre peu à peu dans le compartiment comme me le fait remarquer Ali.
Au matin nous prenons notre thé avec brioches et dattes alors que le soleil est largement levé, ou nos compagnons de voyage ne pratiquent pas le ramadan ou ils profitent du fait qu'ils voyagent puisque le coran dit que les voyageurs sont dispensés de jeûne.
Au final nous arrivons à 12h à Shiraz ou nous trouvons "sur les conseils du taxi" un hotel très bien. En fait le taximan bakchiche auprès de l'hôtel pour les clients amenés mais comme c'est très correct après négociation pourquoi pas ?